Durkheim(1960 [1893], p. 146) Ă©crit dans De la division du travail social : « L’individualisme, la libre pensĂ©e ne datent ni de nos jours, ni de 1789, ni de la rĂ©forme, ni de la scolastique, ni de la chute du polythĂ©isme grĂ©co-romain ou des thĂ©ocraties orientales. C’est un phĂ©nomĂšne qui ne commence nulle part, mais qui se dĂ©veloppe, sans s’arrĂȘter tout au long de l’histoire. » Commentaire de texte Emile DURKHEIM 18581917, De la division Commentaire de texte Emile DURKHEIM 1858­1917, De la division du travail social Si l'intĂ©rĂȘt rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut crĂ©er entre eux qu'un lien extĂ©rieur. Dans le fait de l'Ă©change, les divers agents restent en dehors les uns des autres et, l'opĂ©ration terminĂ©e, chacun se retrouve et se reprend1 tout entier. Les consciences ne sont que superficiellement en contact ; ni elles ne se pĂ©nĂštrent, ni elles n'adhĂšrent fortement les unes aux autres. Si mĂȘme on regarde au fond des choses, on verra que toute harmonie d'intĂ©rĂȘts recĂšle un conflit latent ou simplement ajournĂ©. Car, lĂ  oĂč l'intĂ©rĂȘt rĂšgne seul, comme rien ne vient rĂ©frĂ©ner les Ă©goĂŻsmes en prĂ©sence, chaque moi se trouve vis­à­vis de l'autre sur le pied de guerre et toute trĂȘve Ă  cet Ă©ternel antagonisme2 ne saurait ĂȘtre de longue durĂ©e. L'intĂ©rĂȘt est en effet ce qu'il y a de moins constant au monde. Aujourd'hui, il m'est utile de m'unir Ă  vous ; demain, la mĂȘme raison fera de moi votre ennemi. Une telle cause ne peut donc donner naissance qu'Ă  des rapprochements passagers et Ă  des associations d'un jour. » 1 Se reprend retrouve sa libertĂ© 2 Antagonisme forte contradiction 1. Quelle est l'idĂ©e gĂ©nĂ©rale du texte et quelles sont les Ă©tapes de l'argumentation ? RAPPEL DE METHODE pour rĂ©pondre Ă  cette premiĂšre question, commencez toujours par exposer et explorer en dĂ©tail la structure du texte Ex Le texte de Durkheim semble se diviser en trois parties bien distinctes... ». On prĂ©sentera alors le dĂ©tail du texte de façon suffisamment complĂšte pour que le lecteur non averti puisse comprendre le contenu et l'enchaĂźnement des analyses. A la suite de cette prĂ©sentation comprĂ©hensive, on peut aller une derniĂšre fois Ă  la ligne et rĂ©diger le dernier paragraphe sous la forme L'idĂ©e gĂ©nĂ©rale qui se dĂ©gage de ce texte semble donc, etc. » Ainsi cette rĂ©ponse » Ă  la question posĂ©e se prĂ©sente­t­elle sous une forme argumentĂ©e, l'idĂ©e principale se dĂ©duisant d'une premiĂšre Ă©tude ordonnĂ©e du texte. Rappelons Ă©galement que les questions suivantes indiquent souvent la structure du texte, en invitant Ă  expliquer les formules les plus marquantes, celles autour desquelles, souvent, s'organisent les parties. Une premiĂšre partie s'organise autour de l'affirmation du caractĂšre 1 Ă©phĂ©mĂšre pour quelques instants » ; l'opĂ©ration terminĂ©e, chacun se retrouve et se reprend » et 2 superficiel un lien extĂ©rieur »... les consciences ne sont que superficiellement en contact... » de l'Ă©change, ou plutĂŽt du lien que l'Ă©change Ă©tablit, lorsque cet Ă©change a pour mobile essentiel l'intĂ©rĂȘt. La deuxiĂšme partie s'ouvre sur si on regarde au fond des choses ». La thĂšse est toute harmonie d'intĂ©rĂȘts recĂšle un conflit latent ou simplement ajournĂ© ». Le car » introduit un argument qui justifie cette thĂšse. C'est sans doute la partie la plus difficile Ă  expliquer, car Durkheim y affirme que le rĂšgne de l'intĂ©rĂȘt est Ă©quivalent Ă  un Ă©tat de guerre, Ă©ternel antagonisme » oĂč n'alternent que les conflits et les trĂȘves de courte durĂ©e. On peut considĂ©rer comme une troisiĂšme partie ce qui commence Ă  la puisque Durkheim y Ă©tablit le lien entre cette analyse de l'intĂ©rĂȘt et le diagnostic » de la premiĂšre partie. Il insiste sur l'inconstance de l'intĂ©rĂȘt, qui prend tour Ă  tour la forme de la lutte ou de l'accord, ce qui explique elle­mĂȘme le caractĂšre passager » des rapprochements Ă©voquĂ©s au dĂ©but. 2. Pourquoi peut­on dire que dans un Ă©change les consciences ne sont que superficiellement en contact » ? On peut d'abord remarquer que le texte ne dit pas que dans un Ă©change », les consciences, etc. Cela est vrai dans un Ă©change dirigĂ© par l'intĂ©rĂȘt. Il faudrait alors rĂ©flĂ©chir sur les conditions d'un vĂ©ritable Ă©change, celui dans lequel les consciences ne sont pas superficiellement » en contact, et se demander dans quelle mesure on peut penser que le dĂ©sintĂ©ressement en est la condition nĂ©cessaire. 3. Expliquez Aujourd'hui, il m'est utile de m'unir Ă  vous ; demain, la mĂȘme raison fera de moi votre ennemi. » Il faut repĂ©rer l'importance de cette phrase dans le texte. Ce que dit Durkheim, c'est que c'est une seule et mĂȘme raison qui produit l'affrontement et la trĂȘve. Il n'y a donc ni rĂ©el dĂ©sir d'affrontement, ni rĂ©el dĂ©sir de paix. 4. Le lien social ne peut­il reposer que sur l'intĂ©rĂȘt ? Introduction A la lecture de ce texte, il semble qu'on pourrait considĂ©rer que si le lien social reposait sur le seul intĂ©rĂȘt, il serait superficiel, et consisterait essentiellement en un jeu complexe d'antagonismes. Alain parlait ainsi de la solitude des ĂȘtres que la sociĂ©tĂ© accomplit » Libres Propos, 1927. Serait­il Ă©phĂ©mĂšre » ? Pas nĂ©cessairement. La trĂȘve utile se transmet sans cesse de personne Ă  personne, et on peut penser un Ă©quilibre perpĂ©tuel des antagonismes, qui ne rendrait pas les crises surprenantes, mais n'impliquerait pas l'Ă©tat de guerre permanent entre tous. En revanche ce lien serait superficiel. On peut alors s'interroger sur ce qui rend le lien social plus essentiel », comme d'ailleurs sur ce qu'on entend par lien social ». Essai de rĂ©daction 1. Quelle est l'idĂ©e gĂ©nĂ©rale du texte et quelles sont les Ă©tapes de l'argumentation ? Le texte de Durkheim semble s'organiser en trois parties nettement dĂ©limitĂ©es. Dans la premiĂšre ll. 1 Ă  7, Durkheim analyse le lien créé par un Ă©change qui n'obĂ©irait qu'Ă  l'intĂ©rĂȘt. Il relĂšve le caractĂšre Ă©phĂ©mĂšre et superficiel de ce lien Ă©phĂ©mĂšre, car ce n'est jamais que pour quelques instants » et que l'opĂ©ration terminĂ©e, chacun se retrouve et se reprend tout entier ». Superficiel, parce que les divers agents restent en dehors les uns des autres ». L'Ă©change ne crĂ©e alors qu'un lien extĂ©rieur », dans lequel les consciences ne sont que superficiellement en contact ». La fin de cette premiĂšre partie ajoute l'idĂ©e de fragilitĂ© d'un tel lien car les consciences ni ... ne se pĂ©nĂštrent, ni ... n'adhĂšrent fortement les unes aux autres ». FugacitĂ©, superficialitĂ© et fragilitĂ© seraient donc les trois caractĂšres du lien entre les hommes que l'Ă©change guidĂ© par l'intĂ©rĂȘt peut Ă©tablir entre les hommes. La seconde partie se prĂ©sente comme plus fondamentale si on regarde au fond des choses ». C'est une analyse de l'harmonie d'intĂ©rĂȘts » ou d'un monde oĂč l'intĂ©rĂȘt rĂšgnerait seul. L'idĂ©e semble ĂȘtre que le rĂšgne du seul intĂ©rĂȘt est le rĂšgne de l'antagonisme ». Durkheim appelle ainsi un Ă©tat de guerre » qui ne prend pas nĂ©cessairement la forme de l'affrontement, mais constitue la nĂ©gation de la paix ou de la concorde. Dans un Ă©tat de guerre, on s'affronte ou on mĂ©nage des trĂȘves, mais la trĂȘve mĂȘme continue la logique de guerre et d'affrontement. La troisiĂšme partie revient sur le diagnostic initial en l'Ă©clairant par cette analyse de l'intĂ©rĂȘt. C'est parce que la recherche de l'intĂ©rĂȘt peut revĂȘtir indiffĂ©remment la forme de la trĂȘve ou de l'affrontement que les rapprochements » qu'il suscite sont Ă©phĂ©mĂšres. Durkheim a insistĂ© sur le fait que la forme la plus frĂ©quente de la poursuite des intĂ©rĂȘts Ă©tait prĂ©cisĂ©ment l'affrontement. Ce sera donc celle qui l'emportera le plus souvent. L'idĂ©e gĂ©nĂ©rale du texte consiste donc Ă  affirmer que lorsque l'intĂ©rĂȘt tisse un lien entre les hommes, ce lien est par nature Ă©phĂ©mĂšre, superficiel et fragile, l'essentiel en chacun Ă©tant de continuer Ă  poursuivre son intĂ©rĂȘt propre, intĂ©rĂȘt qui se dĂ©finit fondamentalement contre la poursuite de son intĂ©rĂȘt par chacun des autres. Autrement dit, le rĂšgne de l'intĂ©rĂȘt, s'il ne se traduit pas par un affrontement permanent, constitue nĂ©anmoins un Ă©tat de guerre permanent, ou un Ă©ternel antagonisme » qui ne laisse espĂ©rer que de fragiles pĂ©riodes d'accalmie. 2. Pourquoi peut­on dire que dans un Ă©change les consciences ne sont que superficiellement en contact » ? On peut d'abord remarquer que le texte ne dit pas que dans un Ă©change », les consciences ne sont que superficiellement en contact. Cela n'est vrai que de l'Ă©change dirigĂ© par l'intĂ©rĂȘt. Dans un tel Ă©change, l'autre n'a de valeur pour moi qu'Ă  raison de l'intĂ©rĂȘt que j'espĂšre trouver dans la transaction. Je ne m'intĂ©resse en lui qu'Ă  ce qu'il a d'utile pour moi. Rien ne m'interdit de lui prĂȘter attention par ailleurs, mais ce sera alors indĂ©pendamment de l'intĂ©rĂȘt que je trouve Ă  l'Ă©change. Encore le sens du mot Ă©change » semble­t­il rĂ©duit ici. Dans un dialogue, il peut y avoir une part d'intĂ©rĂȘt, et un danger de passer Ă  cĂŽtĂ© » de l'autre, mais il peut y avoir aussi un contact » plus profond des consciences, et cela peut mĂȘme ĂȘtre le but de l'Ă©change. On peut mĂȘme dire qu'il n'y a vĂ©ritablement Ă©change », en un sens, que si les consciences cessent d'ĂȘtre en contact superficiel ». Echange ne signifierait plus alors transaction », comme c'est peut­ĂȘtre le cas dans le texte. Il faudrait alors rĂ©flĂ©chir sur les conditions d'un vĂ©ritable Ă©change, celui dans lequel les consciences ne sont pas superficiellement » en contact, et se demander dans quelle mesure on peut penser que le dĂ©sintĂ©ressement en est la condition nĂ©cessaire. 3. Expliquez Aujourd'hui, il m'est utile de m'unir Ă  vous ; demain, la mĂȘme raison fera de moi votre ennemi. » Cette phrase prend place vers la fin du texte. L'important semble ĂȘtre l'expression la mĂȘme raison ». ce qui est important c'est que trĂȘves et affrontements ont une cause unique, et que cette cause unique la poursuite de l'intĂ©rĂȘt engendre plutĂŽt l'affrontement que la trĂȘve. La politique, disait Clausewitz, c'est la continuation de la guerre par d'autres moyens. Il n'y a donc ni rĂ©el dĂ©sir d'affrontement, ni rĂ©el dĂ©sir de paix, mais la guerre l'emportera toujours, ou plutĂŽt nous serons toujours dans une logique de guerre, oĂč les alliances n'ont pas mĂȘme la parole donnĂ©e pour garantie. On ne peut dĂ©noncer un retournement d'alliance si on a conscience d'avoir conclu cette alliance par intĂ©rĂȘt. Si l'intĂ©rĂȘt change, je ne suis plus tenu Ă  rien, et l'autre non plus envers moi. Au fond c'est un monde dans lequel personne n'est tenu Ă  rien envers personne, et dans lequel personne n'a de valeur pour personne en tant que tel, mais uniquement au regard de l'intĂ©rĂȘt que l'autre trouve Ă  me respecter. Telleest la question centrale de ce texte d’ Émile Durkheim, souvent considĂ©rĂ© comme le pĂšre de la sociologie en France. Dans ce passage de De la
1. Introduction une thĂšse pour rĂ©pondre aux grandes questions de l’époque PubliĂ©e en 1893, De la division du travail social est la thĂšse de doctorat de Durkheim. Le questionnement qu’il y a dĂ©veloppĂ© est directement inspirĂ© de l’actualitĂ© Ă©conomique et politique de son Ă©poque. D’une part, la gĂ©nĂ©ralisation de la division du travail qui a accompagnĂ© l’avĂšnement de la sociĂ©tĂ© industrielle a donnĂ© lieu Ă  un dĂ©bat entre ceux qui y voyaient une source d’enrichissement susceptible d’amĂ©liorer la qualitĂ© de vie de tous, et ceux qui y voyaient une atteinte Ă  la dignitĂ© humaine et Ă  la civilisation. Ainsi, tandis qu’Adam Smith vantait les mĂ©rites de la division du travail en vigueur dans une manufacture d’épingles, Jean-Baptiste Say rĂ©pondait C’est un triste tĂ©moignage Ă  se rendre que de n’avoir jamais fait que la dix-huitiĂšme partie d’une Ă©pingle ». Durkheim se proposait d’éclairer ce dĂ©bat grĂące Ă  une Ă©tude mĂ©thodique de la division du travail, permettant de mieux en saisir les ressorts et les enjeux. D’autre part, la dĂ©cennie pendant laquelle Durkheim a Ă©crit sa thĂšse correspond Ă  une conjoncture politique particuliĂšre, qui est celle des prĂ©misses de la TroisiĂšme RĂ©publique. Il s’agit du premier rĂ©gime Ă  s’ĂȘtre inscrit dans la durĂ©e depuis la RĂ©volution de 1789, Ă  la suite de trois monarchies constitutionnelles, de deux rĂ©publiques Ă©phĂ©mĂšres et de deux empires. La recherche de la stabilitĂ© sociale Ă©tait donc au centre des prĂ©occupations de l’époque. Cela s’est notamment traduit par une sĂ©rie de rĂ©formes sociales en faveur des salariĂ©s, et de lois sur l’éducation et la laĂŻcitĂ©. Durkheim s'inscrit dans cette voie, lui qui a mis en lumiĂšre des conditions propices Ă  la cohĂ©sion sociale dans sa thĂšse. AprĂšs avoir examinĂ© la mĂ©thode mise en Ɠuvre par Durkheim pour Ă©tudier la division du travail social de maniĂšre scientifique, nous verrons en quoi consistent les deux types de solidaritĂ© sociale – mĂ©canique et organique - qu’il a dĂ©voilĂ©es Ă  jour dans ce cadre. Nous nous pencherons ensuite sur les causes et les conditions nĂ©cessaires pour que s’opĂšre le passage d’un type de solidaritĂ© Ă  l’autre. Puis, nous porterons notre attention sur la volontĂ© de Durkheim de contribuer Ă  la cohĂ©sion sociale des sociĂ©tĂ©s industrielles. 2. MĂ©thode pour Ă©tudier la solidaritĂ© sociale de maniĂšre objectiveBien qu’Émile Durkheim n’ait pas encore publiĂ© Les rĂšgles de la mĂ©thode sociologique 1895 au moment de sa recherche de thĂšse, force est de constater qu’il s’y pliait dĂ©jĂ  avec rigueur. Ainsi, Ă©cartant les idĂ©es reçues de l’opinion commune, il invitait Ă  voir la division du travail non pas comme un phĂ©nomĂšne essentiellement Ă©conomique, mais comme une condition de la vie sociale ayant pour effet de crĂ©er la solidaritĂ©. Pour illustrer cette idĂ©e, il prenait l’exemple de la division du travail sexuel la comparaison entre diffĂ©rentes sociĂ©tĂ©s rĂ©vĂšle en effet que plus les tĂąches assignĂ©es Ă  chaque sexe sont diffĂ©rentes dans une sociĂ©tĂ©, plus l’institution du mariage y a sa place d’abord parce qu’elle existe, mais aussi parce qu’elle y est rĂ©glementĂ©e et qu’elle renvoie Ă  un usage gĂ©nĂ©ral et durable. L’intensitĂ© de la solidaritĂ© conjugale serait donc proportionnelle au degrĂ© de dĂ©pendance entre les membres des deux sexes. Attention, Durkheim comprenait la notion de solidaritĂ© comme le rĂ©sultat d’une dĂ©pendance mutuelle entre des acteurs, indĂ©pendamment de leur degrĂ© de satisfaction. Par exemple, dans un contexte oĂč les femmes ont un accĂšs limitĂ© aux Ă©tudes et au marchĂ© de l’emploi, elles ont tendance Ă  demeurer auprĂšs de leurs maris, dont elles dĂ©pendent financiĂšrement et socialement, ce qui ne veut pas dire qu’elles soient heureuses en mĂ©nage ! En nous rendant dĂ©pendants les uns des autres, la division du travail social produirait donc de la solidaritĂ©. Mais encore faut-il savoir dans quelle mesure elle y contribue, ce qui n’est pas facile, car la solidaritĂ© n’est pas chose quantifiable. Pour le savoir, Durkheim a donc cherchĂ© un intermĂ©diaire quantifiable, dont l’évolution serait reprĂ©sentative de celle de la solidaritĂ©. Cet indicateur, c’est le droit. En effet, plus la solidaritĂ© sociale est forte, plus les individus qu’elle concerne sont frĂ©quemment en contact. Or, plus nombreuses sont leurs relations, plus ils ont tendance Ă  Ă©laborer des rĂšgles de droit visant Ă  les rĂ©guler et Ă  les organiser. Pour mesurer la part de la solidaritĂ© produite par la division du travail, il faut donc – DĂ©terminer le type de droit qui rĂ©sulte de la division du travail ; – Compter les rĂšgles juridiques qui procĂšdent de ce type de droit ;– Voir la part qu’elles reprĂ©sentent sur le volume total du Sanctions rĂ©pressives et sanctions restitutivesPour dĂ©terminer le type de droit liĂ© Ă  la division du travail, Durkheim a procĂ©dĂ© Ă  sa propre classification, en cherchant un critĂšre qui soit prĂ©sent dans tout le droit, mais dont les variations permettent de distinguer diffĂ©rents types de droit. Ce critĂšre, c’est la sanction. En effet, si toute rĂšgle juridique s’accompagne d’une sanction, les sanctions changent suivant la gravitĂ© attribuĂ©e aux prĂ©ceptes, la place qu’ils tiennent dans la conscience publique, le rĂŽle qu’ils jouent dans la sociĂ©tĂ© » p. 33. La sanction est donc un bon indicateur de l’attachement des membres d’une sociĂ©tĂ© Ă  telle ou telle rĂšgle. On retrouve lĂ  l’idĂ©e centrale dans l’Ɠuvre de Durkheim que les sociologues ont tout intĂ©rĂȘt Ă  porter leur attention sur des phĂ©nomĂšnes pathologiques comme les transgressions, les suicides, les dysfonctionnements pour comprendre la physiologie sociale Ă  savoir le fonctionnement normal de la sociĂ©tĂ©. En l’occurrence, examiner la maniĂšre dont la sociĂ©tĂ© sanctionne ce qu’elle dĂ©finit comme une transgression permet de rĂ©vĂ©ler les valeurs fondamentales autour desquelles elle gravite, ainsi que la maniĂšre dont elle fonctionne et dont elle rĂ©gule les comportements de ses a observĂ© qu’il existe deux sortes de sanctions - Les sanctions rĂ©pressives visent Ă  punir la personne qui a transgressĂ© la rĂšgle en la privant de quelque chose libertĂ©, argent. C’est ce type de sanctions qui s’applique dans le droit Les sanctions restitutives visent la remise en Ă©tat des choses en vigueur avant la transgression Ă  savoir que si une sanction restitutive prĂ©voit le paiement d’une amende, l’argent sera employĂ© Ă  payer les frais d’hĂŽpital de la victime ou de rĂ©paration de sa voiture par exemple. On retrouve ce type de sanctions dans toutes les formes de droit, Ă  l’exception du pĂ©nal droit civil, commercial, administratif, constitutionnel, etc. Ces deux types de sanctions rĂ©pondent donc Ă  des logiques diffĂ©rentes. Afin de comprendre les raisons de cette divergence, Durkheim a comparĂ© les sanctions rĂ©pressives et restitutives de plusieurs SolidaritĂ© mĂ©canique et solidaritĂ© organique En examinant les sanctions rĂ©pressives, Durkheim a remarquĂ© que ce qui est considĂ©rĂ© comme un crime relĂšve d’une extrĂȘme variabilitĂ© Ă  travers le temps et l’espace. En outre, ce qui est considĂ©rĂ© comme un crime n’est pas forcĂ©ment nuisible Ă  la sociĂ©tĂ© comme la transgression d’interdits alimentaires par exemple, et les sanctions ne sont pas proportionnelles aux dĂ©gĂąts causĂ©s par exemple, bien que des spĂ©culations boursiĂšres puissent avoir des effets plus graves sur le corps social qu’un homicide isolĂ©, il est plus gravement puni. Le fait est que les actes jugĂ©s criminels sont ceux qui offensent la conscience collective, c’est-Ă -dire l’ensemble des rĂšgles acceptĂ©es par tous dans une sociĂ©tĂ©. C’est pour cette raison que les affaires criminelles sont jugĂ©es par des jurys populaires, que le droit pĂ©nal Ă©volue lentement, et que les crimes contre l’État qui est le garant de la conscience collective d’une nation sont sĂ©vĂšrement punis. Ainsi, la peine est la vengeance de la sociĂ©tĂ© contre les actes qui la mettent en cause ; elle n’est pas proportionnelle Ă  la nocivitĂ© de l’acte, mais au degrĂ© de cette remise en cause Il ne faut pas dire qu’un acte froisse la conscience commune parce qu’il est criminel, mais qu’il est criminel parce qu’il froisse la conscience commune » Durkheim qualifiait de solidaritĂ© mĂ©canique la solidaritĂ© qu’exprime le droit pĂ©nal, ou encore de solidaritĂ© par similitudes, car elle repose sur la conformitĂ© des membres d’une sociĂ©tĂ© Ă  une conscience collective commune, ce qui les rend similaires. Ce type de solidaritĂ© domine dans les sociĂ©tĂ©s Ă  faible division du travail, oĂč le droit pĂ©nal occupe une place prĂ©pondĂ©rante sur le volume total du aux rĂšgles Ă  sanction rĂ©pressives, celles Ă  sanctions restitutives ne soulĂšvent pas de sentiments forts au sein de l’opinion publique L’idĂ©e que le meurtre puisse ĂȘtre tolĂ©rĂ© nous indigne, mais nous acceptons trĂšs bien que le droit successoral soit modifiĂ© » Ainsi, les dilemmes relevant du droit restitutif ne sont pas traitĂ©s par des jurys populaires, mais par des organes spĂ©cialisĂ©s tribunaux consulaires, conseils des prud’hommes, tribunaux administratifs » etc. Le droit restitutif vise Ă  Ă©tablir des compromis entre des parties restreintes de la sociĂ©tĂ© par exemple, dĂ©terminer Ă  qui revient un bien disputĂ© droit de propriĂ©tĂ©, quels sont les devoirs d’un agent de change droit commercial ou encore d’un pĂšre de famille droit domestique. Le droit restitutif dĂ©rive essentiellement de la division du travail, et il occupe une place prĂ©pondĂ©rante sur le volume total du droit dans les sociĂ©tĂ©s Ă  forte division du travail. Il vise Ă  dĂ©terminer les devoirs, les droits et les comportements assignĂ©s Ă  chaque fonction professionnelle ou sociale, et Ă  rĂ©glementer leurs rapports afin d’assurer la coopĂ©ration entre les diffĂ©rentes parties qui composent une sociĂ©tĂ©. En effet, le droit restitutif – dit aussi coopĂ©ratif – ne considĂšre pas la sociĂ©tĂ© comme un bloc homogĂšne mais comme un agencement de piĂšces que leurs diffĂ©rences rendent complĂ©mentaires comme un puzzle. Durkheim comparait ce mode de fonctionnement Ă  celui des organismes vivants, dont la santĂ© gĂ©nĂ©rale est assurĂ©e par la coopĂ©ration harmonieuse entre des organes qui assurent des fonctions diffĂ©rentes. Il a donc nommĂ© solidaritĂ© organique le type de solidaritĂ© relevant du droit restitutif ; par opposition Ă  la solidaritĂ© mĂ©canique, qui unit des Ă©lĂ©ments n’ayant pas de mouvement propre comme les anneaux d’une chaĂźne.En poussant les acteurs sociaux Ă  se spĂ©cialiser, la division du travail les amĂšnerait Ă  dĂ©velopper une conscience individuelle et un sentiment de leur personnalitĂ© propre, cette autonomie Ă©tant nĂ©cessaire Ă  l’accomplissement de rĂŽles spĂ©cialisĂ©s. Ceci dit, il ne faut pas voir dans l’émergence de l’individualitĂ© une menace pour la solidaritĂ©. En effet, l’interdĂ©pendance gĂ©nĂ©rĂ©e par la division du travail rend la solidaritĂ© organique trĂšs puissante. Selon Durkheim, elle l’était mĂȘme plus que la Causes du passage d’un type de solidaritĂ© Ă  l’autre En bon penseur du XIXĂšme siĂšcle, Durkheim adhĂ©rait au modĂšle Ă©volutionniste selon lequel toutes les sociĂ©tĂ©s passeraient par les mĂȘmes Ă©tapes d’évolution. Ainsi, il considĂ©rait que les sociĂ©tĂ©s dĂ©veloppaient d’abord une solidaritĂ© mĂ©canique, avant d’évoluer vers une solidaritĂ© de type organique ; et il s’est employĂ© Ă  dĂ©voiler les mĂ©canismes de passage d’un Ă©tat Ă  un division du travail apparaĂźtrait quand des groupes – jusqu’alors autonomes – se mettent Ă  dĂ©velopper leurs Ă©changes et Ă  se rapprocher, au point de former une unitĂ©, qui s’étend Ă  la fois sur leurs territoires respectifs et sur les espaces qui les sĂ©paraient avant qu’ils ne s’agglomĂšrent pensons, par exemple, Ă  la continuitĂ© qui s’est Ă©tablie entre Paris et certaines villes, dont on ne sait plus si elles relĂšvent de la province ou de la banlieue. Ce processus implique l’augmentation simultanĂ©e du nombre de personnes se reconnaissant comme membres d’une mĂȘme sociĂ©tĂ© volume social, et de la frĂ©quence de leurs relations densitĂ© sociale Ă©changes rĂ©guliers de biens, de savoir-faire, d’idĂ©es et de valeurs morales. La densitĂ© sociale Ă©tant favorisĂ©e par le dĂ©veloppement des voies de communication et des mĂ©dias. De lĂ  naĂźtrait la division du travail. En effet, la condensation d’un grand nombre de personnes sur un mĂȘme territoire aux ressources limitĂ©es met les individus en rivalitĂ©. Ainsi, si ces derniers s’adonnent aux mĂȘmes activitĂ©s, la guerre est presque inĂ©vitable. Mais s’ils se divisent les tĂąches de maniĂšre Ă  ne pas empiĂ©ter sur le domaine de l’autre, alors la cohabitation est possible Ils ne se gĂȘnent pas mutuellement ; ce qui fait prospĂ©rer les uns est sans valeur pour les autres » p. 248, et ils peuvent mĂȘme coopĂ©rer. En gĂ©nĂ©rant de la coopĂ©ration lĂ  oĂč il y pourrait y avoir rivalitĂ©, la division du travail sociale remplirait donc une fonction pacificatrice. 6. Conditions nĂ©cessaires Ă  l’émergence de la division du travail socialAprĂšs avoir pointĂ© les causes de la division du travail, Durkheim a indiquĂ© quelques conditions additionnelles, nĂ©cessaires Ă  son Ă©mergence. D’abord, pour que des individus en concurrence se divisent les tĂąches, il faut qu’ils partagent un sentiment d’appartenance commun sinon ils fuiraient ou s’efforceraient d’ĂȘtre autosuffisants, ce qui entraĂźnerait des conflits, les ressources d’un mĂȘme territoire Ă©tant limitĂ©es. Ainsi, la division du travail social ne peut apparaĂźtre qu’au sein d’une sociĂ©tĂ© dĂ©jĂ  constituĂ©e. Ceci est vrai mĂȘme au niveau international c’est parce qu’une conscience commune s’est forgĂ©e entre les sociĂ©tĂ©s europĂ©ennes qu’une coopĂ©ration a pu se mettre en place. Ensuite, pour que la division du travail soit viable, il faut qu’elle crĂ©e les dĂ©bouchĂ©s de sa production, en mĂȘme temps qu’elle l’augmente. En effet, la division du travail augmente la productivitĂ© des travailleurs, donc la masse globale de la production. Pour que ce systĂšme ne fasse pas faillite, il faut que le surplus de produits parvienne Ă  se vendre. Or, c’est gĂ©nĂ©ralement le cas, car la fatigue rĂ©sultant des efforts dĂ©ployĂ©s dans la lutte face Ă  la concurrence amĂšne les membres des sociĂ©tĂ©s Ă  forte division du travail Ă  consommer davantage. De nos jours, on peut penser aux sommes considĂ©rables dĂ©pensĂ©es par les en alcool, cigarettes, chocolat, cours de yoga, vacances au soleil, matelas, produits de beautĂ©, abonnements Netflix, Deezer, etc. pour compenser les effets du stress et des douleurs de dos liĂ©es aux longues heures passĂ©es au travail et dans les transports. En outre, la vie dans les sociĂ©tĂ©s Ă  forte division du travail requiert de s’ingĂ©nier pour trouver des moyens de soutenir la lutte [et] retrouver les conditions d’un Ă©quilibre qui se rompt sans cesse » p. 256. Cet accroissement de l’intelligence s’accompagne de besoins intellectuels nouveaux, qui se traduisent eux aussi par un surplus de consommation revues scientifiques, sorties culturelles, etc. Enfin, Durkheim a pointĂ© des conditions secondaires d’émergence de la division du travail, comme l’apparition du droit de propriĂ©tĂ©, nĂ©cessaire pour envisager la sociĂ©tĂ© comme un composite hĂ©tĂ©rogĂšne, une mosaĂŻque composĂ©e de piĂšces Espace critique Durkheim et la quĂȘte de cohĂ©sion socialeFace Ă  l’état d’anomie Ă  savoir de perte de repĂšres de la France de son Ă©poque – et aux tentations conjointes de retour Ă  un ordre non dĂ©mocratique –, Durkheim pointait l’urgence d’inventer une morale adaptĂ©e Ă  cette nouvelle sociĂ©tĂ© d’individus libres et mobiles. ConsidĂ©rant la science comme un recours capable de nous aider Ă  trouver le sens dans lequel nous devons aiguiller notre conduite, Ă  dĂ©terminer l’idĂ©al vers lequel nous tendons » prĂ©face, XXXIX , il a vu dans ses recherches une indication que la division du travail Ă©tait le terrain le plus propice pour planter les graines de ce nouvel ordre moral. D’oĂč son engagement pour que des corporations professionnelles d’échelle nationale soient créées, et qu’elles deviennent les principaux corps intermĂ©diaires entre les individus et l’État Ă  la place des groupements territoriaux, inaptes Ă  produire de la solidaritĂ© entre des individus dĂ©sormais mobiles. Aux vues des conflits sociaux et des tensions identitaires qui ont traversĂ© les XXe et XXIe siĂšcles, on ne peut que reconnaĂźtre l’intĂ©rĂȘt qu’il y aurait eu Ă  suivre sa proposition. Mais Durkheim n’a pas Ă©tĂ© visionnaire que sur ce point tout en se rĂ©jouissant du potentiel pacificateur de la conscience europĂ©enne qui s’est dĂ©veloppĂ©e en parallĂšle des progrĂšs de la division internationale du travail, il insistait sur la nĂ©cessitĂ© d’accompagner ce phĂ©nomĂšne Ă©conomique d’une rĂ©glementation morale d’échelle internationale. En outre, soucieux de contribuer Ă  la cohĂ©sion d’une sociĂ©tĂ© dĂ©couvrant la libertĂ© individuelle et la vie urbaine au sein de laquelle les suicides Ă©taient en augmentation, il a mĂȘme mis en garde contre les menaces d’addiction Ă  la nouveautĂ© et d’impossible satisfaction qui pĂšsent sur les sociĂ©tĂ©s ne mettant pas de freins Ă  l’abondance. La thĂšse de Durkheim est donc frappante de par son actualitĂ©. 9. Pour aller plus loin Ouvrage recensé– De la division du travail social, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2004 [1893].Ouvrages du mĂȘme auteur– Les RĂšgles de la mĂ©thode sociologique, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1895].– Le Suicide, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1897]. – Les Formes Ă©lĂ©mentaires de la vie religieuse, Paris, PUF, coll. Quadrige », 2013 [1912].Autres pistes– Steiner Philippe, La Sociologie de Durkheim, Paris, La DĂ©couverte, coll. RepĂšres », 2000 [1994].
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Liban ‱ Mai 2018 explication de texte ‱ SĂ©rie ES Durkheim ▶ Expliquer le texte suivant Si l'intĂ©rĂȘt rapproche les hommes, ce n'est jamais que pour quelques instants ; il ne peut crĂ©er entre eux qu'un lien extĂ©rieur. Dans le fait de l'Ă©change, les divers agents restent en dehors les uns des autres, et l'opĂ©ration terminĂ©e, chacun se retrouve et reprend tout entier. Les consciences ne sont que superficiellement en contact ; ni elles ne se pĂ©nĂštrent, ni elles n'adhĂšrent fortement les unes aux autres. Si mĂȘme on regarde au fond des choses, on verra que toute harmonie d'intĂ©rĂȘts recĂšle un conflit latent1 ou simplement ajournĂ©2. Car, lĂ  oĂč l'intĂ©rĂȘt rĂšgne seul, comme rien ne vient refrĂ©ner les Ă©goĂŻsmes en prĂ©sence, chaque moi se trouve vis-Ă -vis de l'autre sur le pied de guerre et toute trĂȘve Ă  cet Ă©ternel antagonisme ne saurait ĂȘtre de longue durĂ©e. L'intĂ©rĂȘt est, en effet, ce qu'il y a de moins constant au monde. Aujourd'hui, il m'est utile de m'unir Ă  vous ; demain la mĂȘme raison fera de moi votre ennemi. Une telle cause ne peut donc donner naissance qu'Ă  des rapprochements passagers et Ă  des associations d'un jour. Émile Durkheim, De la division du travail social, 1893. 1. Latent cachĂ©. 2. AjournĂ© reportĂ©. Les clĂ©s du sujet DĂ©gager la problĂ©matique du texte Qu'est-ce qui assure la cohĂ©sion sociale ? A priori, c'est la force de l'intĂ©rĂȘt qui nous pousse Ă  vivre en sociĂ©tĂ© par les Ă©changes, chaque individu dĂ©passe les limites de sa propre puissance, si bien que la vie collective lui apparaĂźt profitable. Mais la recherche de l'avantage personnel est aussi ce qui menace en permanence cette sociĂ©tĂ© de dissolution comment, dĂšs lors, penser que sur lui puisse se construire l'unitĂ© de la sociĂ©tĂ© ? C'est ce problĂšme qu'examine Durkheim dans ce texte, en analysant les effets de la logique de l'intĂ©rĂȘt l'intĂ©rĂȘt des individus ne suffit pas Ă  crĂ©er de la cohĂ©sion sociale dans la mesure oĂč, seul, il ne produirait qu'une collection prĂ©caire d'individus Ă©goĂŻstes. RepĂ©rer la structure du texte et les procĂ©dĂ©s d'argumentation L'intĂ©rĂȘt ne crĂ©e entre les hommes que des liens superficiels et prĂ©caires Durkheim se demande d'abord de quelle nature sont les liens produits par la logique de l'intĂ©rĂȘt est-il vrai que l'intĂ©rĂȘt crĂ©e entre nous des liens indĂ©fectibles ? La logique de l'intĂ©rĂȘt est une logique conflictuelle Et si ce n'est pas le cas, l'intĂ©rĂȘt ne nous conduit-il pas, du moins, Ă  pacifier nos relations ? Durkheim se demande alors si envisager l'autre comme une source Ă©ventuelle de profit produit entre nous la paix. Éviter les erreurs Pour bien comprendre le texte, vous devez repĂ©rer les distinctions qui soutiennent l'argumentation l'intĂ©rĂȘt rapproche les hommes »/ il ne peut crĂ©er entre eux qu'un lien extĂ©rieur » ; dans le fait de l'Ă©change »/ l'opĂ©ration terminĂ©e » ; les divers agents restent en dehors les uns des autres »/ chacun se retrouve et reprend tout entier » ; superficiellement en contact »/ se pĂ©nĂštrent », adhĂšrent fortement les unes aux autres » ; harmonie d'intĂ©rĂȘts »/ conflit latent » ; chaque moi »/ l'autre » ; guerre »/ trĂȘve » ; aujourd'hui il m'est utile de m'unir Ă  vous »/ demain la mĂȘme raison fera de moi votre ennemi ». CorrigĂ© Introduction Qu'est-ce qui garantit la cohĂ©sion sociale ? A priori, c'est la force de l'intĂ©rĂȘt personnel qui nous lie aux autres par les Ă©changes, chaque individu dĂ©passe en effet les limites de sa propre puissance. Pourtant, l'individualisme est aussi ce qui menace en permanence cette sociĂ©tĂ© de dissolution comment, dĂšs lors, penser que sur lui repose la cohĂ©sion sociale ? C'est prĂ©cisĂ©ment ce problĂšme qu'examine Durkheim dans ce texte, en analysant les effets de la logique de l'intĂ©rĂȘt et en la ramenant Ă  ses limites l'intĂ©rĂȘt des individus, dit-il, ne suffit pas Ă  crĂ©er de la cohĂ©sion sociale dans la mesure oĂč, seul, il ne produirait qu'une collection prĂ©caire d'individus Ă©goĂŻstes. Pour dĂ©montrer cela, Durkheim se demande d'abord de quelle nature sont les liens produits par la logique de l'intĂ©rĂȘt crĂ©e-t-il entre nous des liens si solides qu'on puisse voir en lui ce qui fait tenir une sociĂ©tĂ© ? Dans un second temps, il se demande si l'intĂ©rĂȘt produit de la cohĂ©sion sociale en nous poussant Ă  pacifier nos relations. info Rousseau distingue, dans Le Contrat social, une agrĂ©gation » prĂ©caire d'une association », seule sociĂ©tĂ© durable, qui suppose que chacun soit capable de penser l'intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral. 1. L'intĂ©rĂȘt ne produit que des liens superficiels et prĂ©caires A. L'intĂ©rĂȘt ne peut pas crĂ©er de lien durable Durkheim amorce sa dĂ©monstration en nuançant une affirmation gĂ©nĂ©ralement admise certes, l'intĂ©rĂȘt rapproche les hommes », c'est-Ă -dire les pousse Ă  sortir de leur solitude. L'intĂ©rĂȘt, c'est ce qui nous avantage, et ce que nous dĂ©terminons au moyen d'une raison calculatrice pesant les avantages et les inconvĂ©nients d'une chose. De fait, si le choix de la vie sociale est trĂšs majoritaire, c'est que chacun d'entre nous y voit son avantage en la comparant Ă  la vie solitaire il est plus facile et moins risquĂ© de satisfaire ses besoins en s'appuyant sur les autres. info Dans La RĂ©publique, Platon dĂ©montre ainsi que c'est le besoin et l'impuissance individuelle qui sont au fondement de la vie sociale puisqu'ils crĂ©ent de l'interdĂ©pendance. Pourtant, s'il nous rapproche », dit Durkheim, l'intĂ©rĂȘt ne suffit pas Ă  nous souder. En effet, se rapprocher n'est jamais que se cĂŽtoyer l'intĂ©rĂȘt ne produit entre nous qu'un lien extĂ©rieur ». Pour expliquer ce qu'il entend par lĂ , Durkheim dĂ©crit alors ce qui se passe au cours d'un Ă©change. Si l'on admet que la sociĂ©tĂ© naĂźt de l'intĂ©rĂȘt et du besoin, cela implique que l'Ă©change Ă©conomique est au cƓur du lien social. Un Ă©change est une action rĂ©ciproque par laquelle on cĂšde une chose contre une autre de valeur Ă©quivalente mais de quelle nature est le lien ainsi produit entre nous ? Quand nous achetons une chose, par exemple, nous entrons bien dans un rapport, mais nous sommes, client et vendeur, l'un face Ă  l'autre puis nous nous sĂ©parons, et ce rapport provisoire ne nous a pas affectĂ©s chacun se retrouve et se reprend tout entier », dit Durkheim. Autrement dit, contrairement au rapport affectif qui ne nous laisse pas indemnes puisque nous nous modifions au contact de l'autre, le rapport Ă©conomique est un lien provisoire qui ne crĂ©e rien de commun entre nous. B. Liens superficiels et liens profonds Durkheim poursuit alors sa description en opposant les liens extĂ©rieurs et prĂ©caires qui se nouent entre les individus dans l'Ă©change Ă  d'autres types de liens. Les rapports produits par l'Ă©change sont extĂ©rieurs Ă  nous, et en cela, superficiels moins encore que des liens, ils sont des contacts », autrement dit des rapports brefs et de pure surface. De ces consciences superficiellement en contact » dans l'Ă©change se distinguent des consciences qui se pĂ©nĂštrent » mutuellement – dans le rapport amoureux, par exemple, j'accĂ©derais Ă  l'intĂ©rioritĂ© de l'autre – ou qui adhĂšrent fortement les unes aux autres ». Comme la pĂ©nĂ©tration, ce type d'adhĂ©sion implique l'accĂšs Ă  des profondeurs, autrement dit Ă  une intĂ©rioritĂ©. L'amour, l'amitiĂ©, la solidaritĂ© pourraient ĂȘtre des exemples de ces liens profonds et par consĂ©quent durables créés entre les individus. [Transition] Mais si ces liens fondĂ©s sur l'intĂ©rĂȘt sont superficiels, reste qu'ils peuvent sembler efficaces. Ils nous conduisent Ă  voir en l'autre un partenaire l'Ă©change Ă©conomique, en particulier, n'est-il pas porteur de paix ? 2. La logique de l'intĂ©rĂȘt est conflictuelle A. Les rapports d'intĂ©rĂȘt produisent une fausse paix De fait, on pourrait penser que l'intĂ©rĂȘt individuel ne permet pas de nouer des liens profonds mais produit du moins de la cohĂ©sion sociale en nous incitant Ă  entretenir des rapports pacifiques avec les autres si nous avons intĂ©rĂȘt Ă  Ă©changer avec eux, nous avons intĂ©rĂȘt Ă  ne pas les dĂ©truire. L'intĂ©rĂȘt serait facteur de paix sociale, et garantirait la pĂ©rennitĂ© et l'unitĂ© d'une sociĂ©tĂ©. Dans Vers la paix perpĂ©tuelle, Emmanuel Kant Ă©voque ainsi l'intĂ©rĂȘt personnel rĂ©ciproque comme le moyen dont se sert la nature pour pousser des peuples Ă  vivre en paix. Pourtant, peut-on identifier une harmonie d'intĂ©rĂȘts » Ă  la paix ? Bien sĂ»r, dit Durkheim, mon intĂ©rĂȘt peut rencontrer celui de l'autre dans un Ă©change commercial, le client comme le vendeur doivent chacun trouver leur avantage, si bien qu'un accord se produit entre eux. Mais sous cette harmonie d'intĂ©rĂȘts » se cache en rĂ©alitĂ© un conflit latent ou simplement ajournĂ© ». Autrement dit, cette harmonie n'est qu'apparente ce qu'elle recĂšle », c'est-Ă -dire ce qu'elle cache, c'est le conflit » essentiel entre deux intĂ©rĂȘts qui veulent se satisfaire par ou malgrĂ© l'autre. B. Les rapports d'intĂ©rĂȘt produisent une paix prĂ©caire Durkheim explique alors pourquoi l'intĂ©rĂȘt ne peut jamais produire la paix c'est que si nos rapports sont purement intĂ©ressĂ©s, nous nous trouvons face Ă  face comme des ennemis. Envisager l'autre du point de vue de mon seul intĂ©rĂȘt, c'est l'envisager comme un Ă©goĂŻsme placĂ© sur la route de mon propre Ă©goĂŻsme. Ainsi, une harmonie d'intĂ©rĂȘts » ne sera jamais qu'une trĂȘve », et ne pourra pas ĂȘtre la paix. En effet, cette harmonie ne peut ĂȘtre durable pour la simple raison que l'intĂ©rĂȘt est, comme le note Durkheim, ce qu'il y a de moins constant au monde ». De fait, ce qui m'avantage m'apparaĂźt au terme d'un calcul et de comparaisons portant sur des circonstances et des dĂ©sirs toujours fluctuants. C'est pourquoi se rapporter aux autres du point de vue de notre intĂ©rĂȘt, c'est-Ă -dire en se demandant en quoi ils nous sont utiles, c'est Ă©tablir un rapport extrĂȘmement fluctuant Ă  eux Aujourd'hui, il m'est utile de m'unir Ă  vous ; demain la mĂȘme raison fera de moi votre ennemi ». Conclusion info Pour Durkheim, aux solidaritĂ©s des sociĂ©tĂ©s traditionnelles solidaritĂ© mĂ©canique » se substituent, dans le cadre de sociĂ©tĂ©s modernes individualistes, les solidaritĂ©s organiques » favorisĂ©es par la division du travail. Durkheim dĂ©veloppe la critique de deux affirmations convenues ce n'est pas l'intĂ©rĂȘt qui tisse des liens solides entre les individus d'une sociĂ©tĂ©, et ce n'est pas lui non plus qui dĂ©samorce leurs conflits. Au contraire, l'individu mĂ» par l'intĂ©rĂȘt seul noue des liens superficiels, prĂ©caires, et fondamentalement hostiles avec les autres. L'intĂ©rĂȘt est donc impuissant Ă  crĂ©er des liens profonds. À partir de lĂ , reste Ă  savoir ce qui, dans le cadre d'une sociĂ©tĂ© moderne exaltant les diffĂ©rences et les dĂ©sirs individuels, peut garantir la cohĂ©sion du corps social.
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EXPLICATIONDE TEXTE DURKHEIM CorrigĂ© rapide: Peut-on ĂȘtre trop vertueux ? Cette question semble a priori aberrante car une personne vertueuse agit moralement et accomplit de bonnes actions pour autrui et pour la sociĂ©tĂ©. Pourtant en donnant Ă  la morale un caractĂšre absolu ne serait-on pas tentĂ© d’imposer aux autres nos propres normes ? N’en viendrait-on
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DIVISIONDU TRAVAIL SOCIAL (DE LA), 1893. Émile Durkheim - rĂ©sumĂ© de l'oeuvre « Ce qui fait la valeur morale de la division du travail [], c'est que, par elle, l'individu reprend Sujet. Expliquer le texte suivant Est moral, peut-on dire, tout ce qui est source de solidaritĂ©, tout ce qui force l’homme Ă  compter avec autrui, Ă  rĂ©gler ses mouvements sur autre chose que les impulsions de son Ă©goĂŻsme, et la moralitĂ© est d’autant plus solide que ces liens sont plus nombreux et plus forts. On voit combien il est inexact de la dĂ©finir, comme on a fait souvent, par la libertĂ© ; elle consiste bien plutĂŽt dans un Ă©tat de dĂ©pendance. Loin qu’elle serve Ă  Ă©manciper l’individu, Ă  le dĂ©gager du milieu qui l’enveloppe, elle a, au contraire, pour fonction essentielle d’en faire la partie intĂ©grante d’un tout et, par consĂ©quent, de lui enlever quelque chose de la libertĂ© de ses mouvements. On rencontre parfois, il est vrai, des Ăąmes qui ne sont pas sans noblesse et qui, pourtant, trouvent intolĂ©rable l’idĂ©e de cette dĂ©pendance. Mais c’est qu’elles n’aperçoivent pas les sources d’oĂč dĂ©coule leur propre moralitĂ©, parce que ces sources sont trop profondes. La conscience est un mauvais juge de ce qui se passe au fond de l’ĂȘtre, parce qu’elle n’y pĂ©nĂštre pas. La sociĂ©tĂ© n’est donc pas, comme on l’a cru souvent, un Ă©vĂšnement Ă©tranger Ă  la morale ou qui n’a sur elle que des rĂ©percussions secondaires ; c’en est, au contraire, la condition nĂ©cessaire. Elle n’est pas une simple juxtaposition d’individus qui apportent, en y entrant, une moralitĂ© intrinsĂšque ; mais l’homme n’est un ĂȘtre moral que parce qu’il vit en sociĂ©tĂ©, puisque la moralitĂ© consiste Ă  ĂȘtre solidaire d’un groupe et varie comme cette solidaritĂ©. Faites Ă©vanouir toute vie sociale, et la vie morale s’évanouit du mĂȘme coup, n’ayant plus d’objet oĂč se prendre. Durkheim, De la Division du travail social 1893 La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise. Il faut et il suffit que l’explication rende compte, par la comprĂ©hension prĂ©cise du texte, du problĂšme dont il est question. CorrigĂ©. [Il s’agit d’un extrait de la conclusion de l’ouvrage de Durkheim, De la division du travail social.] On considĂšre souvent que la morale prĂ©suppose la libertĂ© comme condition d’une action qui n’est pas faite simplement pour son intĂ©rĂȘt mais qui peut, au contraire, privilĂ©gier l’intĂ©rĂȘt d’autrui. En effet, sans libertĂ© pense-t-on, l’action n’a aucune valeur d’un point de vue moral elle serait presque comme un instinct. Or, la morale n’est pas possible seule. Elle Ă©pouse donc les exigences sociales. DĂšs lors, est-elle indĂ©pendante de la sociĂ©tĂ© ou bien trouve-t-elle en cette derniĂšre sa condition ? Tel est le problĂšme dont il est question dans cet extrait de l’ouvrage de Durkheim De la division du travail social publiĂ© en 1893. Le sociologue veut montrer que c’est la sociĂ©tĂ© seule qui rend possible la morale. Il dĂ©finit la morale puis montre que la volontĂ© d’indĂ©pendance vis-Ă -vis du social dans l’acte moral est illusoire avant de prouver que la sociĂ©tĂ© est la condition nĂ©cessaire pour qu’il y ait moralitĂ©. Durkheim dĂ©finit de façon large la moralitĂ© par trois caractĂšres. En effet, ce qui est moral selon lui, c’est d’abord ce qui produit de la solidaritĂ©. Il faut comprendre par lĂ  que c’est ce qui lie les hommes les uns aux autres de telle sorte qu’ils agissent ensemble et les uns pour les autres, voire pour le tout. C’est ensuite ce qui contraint l’homme Ă  tenir compte des autres hommes. En utilisant le verbe forcer », Durkheim met l’accent sur le fait que ce qui est moral exerce une pression sur l’individu, c’est-Ă -dire qu’il n’agit pas spontanĂ©ment pour les autres. Ce n’est pas de lui que vient l’initiative en quelque sorte. On peut l’entendre aussi bien de punitions que de remontrances qui visent Ă  faire changer la conduite de l’individu dans le sens de la vie sociale. C’est enfin ce qui le conduit Ă  ne pas seulement suivre ses dĂ©sirs, c’est-Ă -dire ce qui le rattache Ă  lui-mĂȘme. Autrement dit, la morale vise, au dĂ©pend de l’égoĂŻsme, Ă  dĂ©velopper, voire Ă  crĂ©er l’altruisme pour reprendre le terme introduit par Auguste Comte dans le SystĂšme de politique positive 1851-1854. Durkheim dĂ©finit alors des degrĂ©s de moralitĂ© elle est d’autant plus importante que les liens entre les individus sont d’autant plus nombreux et qu’ils sont plus forts. Plus il y a de liens en effet et plus il y a de solidaritĂ© entre les individus. Mais des liens nombreux peuvent ĂȘtre faibles si une grande marge d’égoĂŻsme est possible entre les individus. Des liens plus forts sont ceux qui, Ă  la limite, font que l’individu agit uniquement pour les autres. Les deux combinĂ©s renforcent donc la vie sociale et l’insertion de l’individu dans le tout que constitue alors la sociĂ©tĂ©. Quelle place a alors la libertĂ© ? Durkheim justement en dĂ©duit une critique de la thĂšse qui fait de la libertĂ© la condition de la morale. En effet, cette thĂšse qu’il rapporte consiste Ă  considĂ©rer que la moralitĂ© dĂ©pend d’un acte libre du sujet, acte contingent, qui lui permet de choisir le bien et de repousser la tentation du mal. Dans cette thĂšse, la morale n’a rien Ă  voir avec la sociĂ©tĂ©. Toute la valeur morale de l’individu tient Ă  sa capacitĂ© Ă  ne pas agir sous la contrainte mais uniquement par obligation, c’est-Ă -dire Ă  choisir librement le bien. Durkheim oppose Ă  cette conception qu’elle entraĂźne bien plutĂŽt une dĂ©pendance. Qu’est-ce Ă  dire ? Durkheim nie que la moralitĂ© produise deux effets. PremiĂšrement, il nie qu’elle Ă©mancipe l’individu. Entendue sans complĂ©ment de nom, l’émancipation dĂ©signe le fait de rendre libre Ă  tous les points de vue. DeuxiĂšmement, il nie que la moralitĂ© dĂ©gage l’individu du milieu, comprenons de la sociĂ©tĂ©, auquel il appartient. Il lui oppose un tout autre rĂŽle de la moralitĂ©. Elle vise Ă  amener l’individu Ă  dĂ©pendre des autres et Ă  le faire agir en faveur d’un tout, c’est-Ă -dire Ă  se considĂ©rer comme un membre de ce tout. Elle enlĂšve bien plutĂŽt de la libertĂ© dans ses mouvements. C’est qu’en effet les obligations morales prescrivent certaines actions et en interdisent d’autres, ce qui implique bien une restriction des mouvements possibles. Toutefois, faire de la dĂ©pendance un caractĂšre de la moralitĂ©, n’est-ce pas la confondre avec les obligations sociales ou juridiques ? Que la sociĂ©tĂ© me force Ă  agir d’une certaine façon, n’est-ce pas absolument contraire Ă  la morale ? En effet, Durkheim se fait en quelque sorte une objection, celle d’ñmes nobles qui rejettent la dĂ©pendance que la sociĂ©tĂ© implique. Par Ăąmes qui ne sont pas sans noblesse », il faut entendre des sujets dont les actions montrent une certaine moralitĂ©. La noblesse se dit dans le champ de la morale d’une action qui montre une certaine hauteur de vue, une capacitĂ© Ă  dĂ©passer ses intĂ©rĂȘts particuliers. Or, ces Ăąmes nobles rejettent l’idĂ©e de cette dĂ©pendance. Comment l’entendre ? Faut-il comprendre qu’elles agissent contre cette dĂ©pendance ? Elles ne seraient pas alors morales et manqueraient donc de noblesse. Il faut donc comprendre que c’est en esprit que ces nobles Ăąmes rejettent la dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©, autrement dit, elles estiment que leurs actions n’ont rien Ă  voir avec leur dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©. C’est donc les motifs de leurs actions qu’elles placent hors de la sociĂ©tĂ©. Comment rejeter les motifs d’une action qui se prĂ©sentent Ă  un individu ? Il rĂ©fute l’objection en lui opposant que le point de vue de ces nobles Ăąmes provient de leur incapacitĂ© de voir d’oĂč provient leur moralitĂ©. Autrement dit, elles pensent agir indĂ©pendamment de la sociĂ©tĂ© dont elles dĂ©pendent et de sa moralitĂ©. Ce qui revient Ă  dire qu’elles s’attribuent Ă  elles-mĂȘmes leurs actions, qu’elles trouvent les motifs en elles et donc finalement, qu’elles se considĂšrent libres dans leurs actions. En disant qu’elles ne voient pas les sources profondes de leur moralitĂ©, Durkheim veut indiquer que ces nobles Ăąmes ne saisissent pas ce qui les fait agir. Autrement dit, leurs motifs ne sont pas librement choisis. Ils ont bien la racine de leurs actions dans la sociĂ©tĂ© et dans la moralitĂ© qu’elle inculque aux individus. D’oĂč provient donc cette erreur ? Le sociologue l’impute Ă  une insuffisance de la conscience. En effet, lorsqu’un individu cherche pour quoi il a agi, il se rĂ©fĂšre Ă  ce dont il est conscient. Il fait donc confiance Ă  sa conscience pour connaĂźtre ce qui, en lui, le fait agir. Il faut comprendre ici par conscience cette facultĂ© qui nous permet de nous reprĂ©senter la rĂ©alitĂ© extĂ©rieure ou la rĂ©alitĂ© intĂ©rieure, facultĂ© qui nous permet d’en examiner la reprĂ©sentation. Si Durkheim dĂ©nie Ă  la conscience la possibilitĂ© de rendre compte des motifs de l’action morale, c’est qu’il estime qu’elle ne permet pas de connaĂźtre ce qu’il y a au fond de l’ĂȘtre. Autrement dit, les nobles Ăąmes croient que leurs actions ont des motifs diffĂ©rents des motifs rĂ©els qui leur Ă©chappent. C’est donc le rejet de la conscience comme source de connaissance qui conduit Durkheim Ă  rĂ©futer le point de vue des nobles Ăąmes qui, finalement, penchent pour la libertĂ©. Si donc la morale ne provient pas de la libertĂ© et de la conscience de la libertĂ©, quelle peut en ĂȘtre la source vĂ©ritable ? Durkheim refuse une thĂšse qu’il rapporte selon laquelle la sociĂ©tĂ© et la morale seraient des rĂ©alitĂ©s Ă©trangĂšres dans la mesure oĂč la morale serait sĂ©parĂ©e de la sociĂ©tĂ© et n’aurait guĂšre de consĂ©quences sur elle. Cette thĂšse est solidaire de l’idĂ©e que la morale aurait pour source la libertĂ©. En ce sens, comme la sociĂ©tĂ© consiste en la dĂ©pendance, elle serait Ă©trangĂšre Ă  la morale. Il en dĂ©duit que, de son point de vue, la sociĂ©tĂ© seule rend possible la morale en tant que condition nĂ©cessaire » ou condition sine qua non. Comprenons qu’il faut que la sociĂ©tĂ© soit lĂ  pour qu’il y ait morale. Il faut qu’elle dĂ©veloppe chez l’individu les conduites qui l’amĂšnent Ă  ĂȘtre comme le membre de la sociĂ©tĂ© et non comme un individu attachĂ© Ă  lui-mĂȘme. Que doit ĂȘtre alors la sociĂ©tĂ© ? Il refuse de concevoir la sociĂ©tĂ© comme constituĂ©e d’individus juxtaposĂ©s qui possĂšderaient une morale qu’ils apporteraient dans la vie sociale. Il faudrait alors comprendre que la sociĂ©tĂ© se constitue Ă  partir des individus qui, grĂące Ă  la morale que chacun apporterait, conviendrait d’agir de sorte que ce serait la morale qui rendrait possible la sociĂ©tĂ©. On peut nommer cette conception de la sociĂ©tĂ© la conception atomistique de la sociĂ©tĂ©. Il conçoit donc autrement la sociĂ©tĂ©. Implicitement, il conçoit la sociĂ©tĂ© comme un tout qui existe par lui-mĂȘme. On peut nommer cette conception, la conception holiste de la sociĂ©tĂ© [le mot holisme a Ă©tĂ© inventĂ© postĂ©rieurement par Jan Smuts 1870-1950, un philosophe et un homme politique d’Afrique du sud, en 1926]. C’est en ce sens qu’il soutient au contraire que c’est en tant que membre de la sociĂ©tĂ© que l’homme peut se considĂ©rer comme un ĂȘtre moral. Comment dĂ©partager les deux conceptions ? Pour montrer que c’est bien la sociĂ©tĂ© la condition nĂ©cessaire de la morale et non l’inverse, Durkheim prĂ©cise que ce qui fait la moralitĂ©, c’est la solidaritĂ© avec un groupe. Ainsi faut-il comprendre qu’il y a autant de morales qu’il y a de groupes au double sens oĂč les rĂšgles morales peuvent varier en fonction des groupes et aussi en ce sens que les rĂšgles sont valables pour les membres du groupe. À la limite, pour qu’une morale universelle soit possible, il faudrait une sociĂ©tĂ© universelle ou tout au moins que la sociĂ©tĂ© conduise l’individu comme membre de l’humanitĂ©. En outre, Durkheim rappelle sa thĂšse de la variation de la morale du groupe en fonction de la solidaritĂ©. Il peut donc dĂ©duire de l’absence de vie sociale Ă  l’absence de toute morale faute d’objet Ă  quoi s’appliquer. Interpellant son lecteur dans son raisonnement qu’il Ă©nonce Ă  la deuxiĂšme personne, il l’invite Ă  penser le rapport entre sociĂ©tĂ© et moralitĂ© comme il le soutient, c’est-Ă -dire telle que la suppression de la premiĂšre implique la suppression de la seconde. En un mot, le problĂšme dont il est question dans cet extrait du livre de Durkheim, De la division du travail social paru en 1893 est celui de savoir si la morale est indĂ©pendante de la sociĂ©tĂ© ou bien si c’est la sociĂ©tĂ© qui la rend possible. En effet, Durkheim veut montrer que la morale n’a pas besoin de la libertĂ© et qu’elle Ă©chappe Ă  la conscience individuelle. Aussi comme elle rend l’homme solidaire, elle dĂ©coule de la sociĂ©tĂ©, condition pour que la moralitĂ© qui nous amĂšne Ă  dĂ©passer notre Ă©goĂŻsme soit possible.
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Ce sujet de bac philo 2021 porte sur l'explication d’un texte d’Émile Durkheim extrait De la division du travail social. Les rĂ©ponses des enseignants en ligne de Prof Express. Notion du programme en jeu Le devoir. Superheroes, Superlatives & present perfect - Niveau BrevetComment former et utiliser les superlatifs associĂ©s au present perfect en anglais ? Voir l'exercice Condition et hypothĂšse en anglaisQuelle est la diffĂ©rence entre "whether" et "if "? Voir l'exercice

Dela division du travail social a Ă©tĂ© Ă©crit en 1893 par Émile Durkheim, sociologue français, considĂ©rĂ© comme le pĂšre fondateur de la sociologie française. Cet ouvrage, issu de son travail de thĂšse, est encore aujourd’hui une rĂ©fĂ©rence dans le champ de la sociologie. À l’origine de ce livre, une inquiĂ©tude – qui parcourra l’ensemble de l’Ɠuvre de Durkheim – sur la

363 pages ; 23 cm"De la division du travail social a été écrit en 1893 par Émile Durkheim, sociologue français, considéré comme le père fondateur de la sociologie française. Cet ouvrage, issu de son travail de thèse, est encore aujourd'hui une référence dans le champ de la sociologie. À l'origine de ce livre, une inquiétude - qui parcourra l'ensemble de l'Ɠuvre de Durkheim - sur la cohésion sociale dans nos sociétés modernes en cette période d'industrialisation et d'urbanisation. Durkheim constate, fin xixe siècle, que les individus sont de plus en plus différenciés, que les consciences individuelles s'autonomisent de façon croissante. Comment, dans ce contexte de montée de l'individualisme, la cohésion sociale peut-elle être préservée ?"-Résumé de l'éditeur"Essai"Comprend des références bibliographiques

Durkheimdans ce texte nous expose deux sortes de solidaritĂ© positive, l'une qui dĂ©rive des similitudes, l'autre de la division du travail. Il distingue par la suite deux types de solidaritĂ© sociale. L’une mĂ©canique dans laquelle les individus sont semblables et partagent la mĂȘme conscience commune sans spĂ©cialisation des tĂąches et l’autre organique dans laquelle De la division du travail social correspond Ă  la thĂšse princi­pale de Durkheim qui avait pour sous-titre Étude sur l’organisa-tion des sociĂ©tĂ©s supĂ©rieures. Elle fut soutenue le 3 mars 1893 Ă  la FacultĂ© des Lettres de Bordeaux. Cette thĂšse est fondamen­tale pour trois raisons. Il s’agit tout d’abord du premier livre de Durkheim dans lequel il tente de fonder la sociologie. L’ouvrage paraĂźt deux ans avant Les rĂšgles de la mĂ©thode sociologique 1894 et quatre ans avant Le Suicide 1897. Il constitue donc en quelque sorte la pierre angulaire » de cet Ă©difice nouveau qu’est la sociologie. Par cette thĂšse, dont les membres du jury admirĂšrent la qualitĂ© et la profondeur, Durkheim s’affirme aux yeux de tous comme le reprĂ©sentant français du projet sociolo­gique. De la division du travail social est donc un passage obligĂ© pour les sociologues, une introduction Ă  cette discipline. Cette thĂšse appartient Ă©galement au patrimoine conceptuel des sciences sociales. Elle est enseignĂ©e Ă  ce titre dans les facultĂ©s de sociologie du monde entier. Les recherches en sciences sociales ne cessent depuis plus d’un siĂšcle de se rĂ©fĂ©rer Ă la solidaritĂ© mĂ©canique etĂ la solidaritĂ© organique, tant ces deux concepts constituent des fondements de notre comprĂ©hen­sion du monde social. Durkheim aborde, Ă  travers les mĂ©tamor­phoses de la notion de solidaritĂ©, la question du lien social. Il offre ainsi un cadre analytique pour analyser Ă  la fois le pro­cessus de diffĂ©renciation des individus et la cohĂ©sion des sociĂ©tĂ©s modernes
 L’ambition de Durkheim Les fondements du lien social La question des formes anormales La solidaritĂ© organique aujourd’hui Les mutations du monde du travail La logique de la dĂ©marchandisation » Il vous reste Ă  lire 98 % de ce chapitre. Dela division du travail social de Durkheim Emile, Émile et d'autres livres, articles d'art et de collection similaires disponibles sur AbeBooks.fr. Si richement douĂ©s que nous soyons, il nous manque toujours quelque chose, et les meilleurs d'entre nous ont le sentiment de leur insuffisance. C'est pourquoi nous cherchons chez nos amis les qualitĂ©s qui nous font dĂ©faut, parce qu'en nous unissant Ă  eux nous participons en quelques maniĂšre a leur nature, et que nous nous sentons alors moins incomplets. Il se forme ainsi de petites associations d'amis oĂč chacun a son roule conforme a son caractĂšre ou il y a un vĂ©ritable Ă©change de services. L'un protĂšge , l'autre console ; celui-ci conseille, celui-lĂ  exĂ©cute, et c'est ce que partage des fonctions ou pour employer l'expression consacrĂ©e, cette division du travail qui dĂ©termine ces relations d'amitiĂ©. Nous sommes ainsi conduits a considĂ©rer la division du travail sous un nouvel aspect. Dans ce cas, en effet, les services Ă©conomiques qu'elle peut rendre sont peu de chose a cotĂ© de l'effet moral qu'elle produit , et sa vĂ©ritable fonction est de crĂ©er entre deux ou plusieurs personnes un sentiment de solidaritĂ©. De quelque maniĂšre que ce rĂ©sultat soit obtenu, c'est elle qui suscite ces sociĂ©tĂ©s d'amis, et elle les marque de son peinte.. Emile Durkheim, De la division du travail Social. Ce texte est un extrait de la division du travail. Dans ce passage, Durkheim prĂ©sente les avantages de la division du travail c'est a dire de la rĂ©partition des taches au sein d'une sociĂ©tĂ©. Pour Durkheim cette organisation rend des services Ă©conomique puisque que les hommes deviennent plus compĂ©tents et plus efficaces, mais c'est surtout le fondement de liens amicaux ou solidaires entre les hommes; comme il lui dit lui mĂȘme "les services Ă©conomiques que la division du travail peut rendre sont peu de choses a cotĂ© de l'effet moral qu'elle produit, et sa vĂ©ritable fonction et de crĂ©er entre deux ou plusieurs personnes un sentiment de solidaritĂ©."
Dela division du travail social (Les grands textes) von Durkheim, Emile beim ISBN 10: 2130547834 - ISBN 13: 9782130547839 - Presses Universitaires de France - PUF - 2004 - Softcover
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DIVISIONDU TRAVAIL SOCIAL (DE LA), 1893. Émile Durkheim - rĂ©sumĂ© de l'oeuvre « Ce qui fait la valeur morale de la division du travail [], c'est que, par elle, l'individu reprend conscience de son Ă©tat de dĂ©pendance vis-Ă -vis de la sociĂ©tĂ©. » Durkheim, De la division du travail social, 1893. Commentez cette citation. Explication de

DĂ©veloppementde la division du travail social, gĂ©nĂ©ralitĂ© du phĂ©nomĂšne. D'oĂč le problĂšme: Faut-il nous abandonner au mouvement ou y rĂ©sister, ou question de la valeur morale de la division du travail. Incertitude de la conscience morale sur ce point; solutions contradictoires simultanĂ©ment donnĂ©es. MĂ©thode pour faire cesser cette
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DURKHEIM De la division du travail social (1893) La connaissance de la doctrine de l'auteur n'est pas requise. Il faut et il suffit que l'explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problÚme dont il est question. _____ 1 latent : caché. 2 ajourné : reporté . DURKHEIM, De la division du travail social (1893) Concepts :
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